samedi 8 mars 2008

L’Europe:un concept de diversité

L’Europe a toujours joué un rôle prépondérant dans l’économie, la politique et l’histoire du monde. Aujourd’hui, l’Europe n’est plus seulement une notion géographique ou politique, c’est aussi un ensemble de concepts, ceux des diverses institutions européennes, de chacun des individus vivant en Europe, mais aussi du reste du monde. Le concept d’Europe donne par conséquent lieu à de nombreuses interprétations différentes qui toutes ont une même trame: l’Europe est notre maison commune. En réalité, l’Europe a toujours été le moteur de l’évolution de la civilisation, mais aussi des révolutions et malheureusement, des guerres mondiales.
Aujourd’hui, ce que l’on appelait le «vieux continent» offre un nouveau visage, celui de la diversité, qui ne cesse de croître et d’évoluer, qui plonge ses racines dans l’histoire, dont le colonialisme fait partie. Dès le Moyen Age et jusqu’à récemment, nombreux étaient les pays européens (Royaume-Uni, Portugal, Espagne, France, etc.) qui possédaient des colonies sur différents continents. A la fin des années 50 et 60, les pays européens ont fait venir de la main-d’œuvre de ces colonies. De nos jours, beaucoup de personnes se déplacent d’un continent à l’autre. Touristiques pour certains, ces déplacements n’ont par contre rien d’un choix pour les migrants contraints de fuir des circonstances insupportables dans leur propre pays. Aujourd’hui, il est parfaitement normal pour des Nord-Africains d’avoir pour voisins des Français, pour des Indiens de côtoyer des Britanniques, etc. Pour rendre compte au mieux de cette réalité, il faudrait ajouter au tableau un Chinois, un Rom et un immigrant noir ou un réfugié des Balkans. Au cours des siècles, cette diversité a renforcé l’interconnexion de l’Europe avec les autres continents. On ne peut penser à l’Europe contemporaine sans les richesses apportées par la diversité des peuples et des cultures qui la peuplent. Depuis plus d’une décennie, la guerre froide a cessé, et le rideau de fer entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest n’est plus, en tous cas pas dans sa forme originale. Pourtant, les gens ne savent toujours pas grand chose au sujet des autres, au sujet du voisin qui habite la maison ou l’appartement d’à côté, du collègue de travail ou de la personne assise à la table voisine dans un café. Si nous voulons partager un avenir commun, alors il nous faut beaucoup apprendre les uns sur les autres; nous le devons, comme nous devons nous attaquer à nos préjugés et à nos illusions. Défendre sa culture et les valeurs de son groupe est une réaction normale de la part de tout individu. C’est pourquoi il est facile de cataloguer le reste du monde. Mais la réalité actuelle démontre clairement que peu importe le fait que nous acceptions ou non les différences et les spécificités culturelles de ceux qui nous entourent: nous devons trouver le moyen de vivre ensemble au sein d’une unique société.

http://66.102.9.104/search?q=cache:g-5BONIdQM0J:www.youth-partnership.net/export/sites/default/youth-partnership/documents/Publications/T_kits/4/French/tkit4_fr.pdf+interculturel&hl=pt-PT&ct=clnk&cd=2&gl=pt

MANIFESTE CULTUREL DE QUARTIER MONDE

vendredi 7 mars 2008

Repenser le métissage culturel

L’air du temps est à la transgression du tabou des origines ethniques et religieuses. Pour preuve, lors de la (désormais) traditionnelle conférence de presse de l’Observatoire national de la délinquance, le ministre de l’intérieur s’est risqué à proposer de comptabiliser les crimes et délits en fonction des origines des personnes mises en cause...L’air du temps est à la transgression du tabou des origines ethniques et religieuses. Pour preuve, L’Express de la semaine dernière faisait sa une sur l’éventualité d’un changement de politique de prévention de la délinquance par le ministère de l’intérieur... Trois jours plus tard, lors de la (désormais) traditionnelle conférence de presse de l’Observatoire national de la délinquance, le ministre de l’intérieur s’est risqué à proposer de comptabiliser les crimes et délits en fonction des origines des personnes mises en cause. Pour ce dernier : « Il faut faire de la transparence. Il n’y a aucune raison de dissimuler un certain nombre d’éléments qui peuvent être utiles à la compréhension de certains phénomènes. »
Cette affaire de transparence sur les origines ethniques et religieuses des délinquants est un sujet hautement sensible dans nos sociétés occidentales, construites depuis la Seconde Guerre mondiale sur le trauma de la barbarie nazie. Or, depuis quelques mois, avec l’affaire des émeutes de novembre, la politique d’intégration française s’est vue remise en cause par tous les courants politiques, de gauche comme de droite. Nicolas Sarkozy l’a très bien compris, et tente, le premier, de se positionner sur ce thème afin de récupérer le bénéfice de cette primeur. Il suppose acquise la pertinence de la classification par groupes ethniques ou religieux. Or, rien ne le confirme aujourd’hui. En effet, considérer comme valide l’idée que chaque individu (ou collectivité) est caractérisé par une identité unique ou préférentielle, et ceci trop précipitamment par souci d’efficacité, peut être une erreur majeure pour notre politique d’intégration.
Les hommes politiques sont aujourd’hui enfermés entre deux discours, celui des partisans de l’uniformité culturelle (de l’englobement des différences dans une identité commune) et son contraire, celui de l’exaltation de l’altérité, des défenseurs du multiculturalisme (qui vont jusqu’à parfois faire la promotion du modèle communautariste). Dans ces deux extrêmes, finalement, l’individu est condamné à n’avoir qu’une et une seule identité. Il est uniquement citoyen français pour les premiers, qui lui refusent tout autre sentiment d’appartenance religieux ou ethnique. Il n’est qu’exotisme pour les seconds ; un être uniquement identifié par ses origines. Les Anglo-Saxons ont choisi une solution intermédiaire, celle des identités parcellaires, ou à traits d’union (ils parlent d’Italo-Américain ou d’Afro-Américain). Mais cette approche accorde à l’individu un statut de sujet morcelé, éclaté... Moitié Italien, moitié Américain ?
Nous savons tous, je crois, pour l’avoir plus ou moins vécu, que chaque individu traverse au cours de son existence des bulles identitaires différentes. Il finit nécessairement par construire la sienne par choix conscients ou inconscients. Enfermer un individu dans une identité unique, qu’elle soit nationale, ethnique ou religieuse, revient à l’amputer d’une ou de plusieurs parties de lui-même. Pour cette simple raison, et compte tenu de la situation explosive que nous vivons depuis quelques mois, nous serions bien inspirés de retravailler sur le concept de métissage culturel. Sans quoi les solutions que nous proposent nos politiques, toutes fondées sur l’idée de mono-identité, ne feront que créer plus de frustration sur le plan individuel et collectif.


A Lire : Plaidoyer pour un monde métis, de Daniel Bensaïd et Alexis Nouss
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=7052

dimanche 2 mars 2008

NON à l'uniformisation du monde !

D'où vient le besoin irrésistible de l'homme d'uniformiser son environnement ? D'où vient ce goût pour l'homogénéité ? C'est terrifiant et destructeur. Surtout pas de différences, surtout pas de modes de vie, d'agir et de penser différents de la norme considérée comme acceptable par la majorité ou quelque minorité. Par exemple, une idée actuelle en vogue est de dire que les différences entre les hommes et les femmes s'estompent.
On se lamente de la disparition de la bio-diversité sur la planète mais quel poids cette pensée a t-elle face au monde marchand qui nous entoure ... ? Oui, on parle désormais de "développement durable", de protection d'animaux, de plantes et d'éco-systèmes divers. Mais, justement, en parler signifie que cela n'est pas naturel, que cela ne va pas de soi.
Qu'a t-on fait des civilisations dites "primaires" ? Des cultures locales ? Je sais bien que l'on peut apprendre le basque à l'école, mais cela ne prouve pas grand chose.
Ce qu'il faut ce sont des alternatives, des cultures différentes, des façons d'être, de penser et de vivre. Mais à cela s'oppose le progrès matériel et sa diffusion par les médias et les déplacements. Celui-ci est unificateur, car il diffuse au monde entier le modèle dominant du moment. Aujourd'hui, c'est le triomphe du monde marchand qui impose ses règles, son mode de vie. Demain, ce sera autre chose. Mais toujours cette idée : le modèle dominant est omnipotent. Il assimile et dissout.
La différence entre homo sapiens et ses frères moins évolués, c'est qu'il a su inventer une "culture de la différenciation". C'est une supériorité certes relative mais qui a le mérite d'exister.
Oui, je sais, on ne peut pas refuser aux peuples d'Amazonie et d'ailleurs l'accès à notre forme de culture actuelle (si tant est qu'ils en veuillent !). Refuser l'uniformité, c'est aussi reconnaître les minorités.D'autres invoquent l'uniformité pour sauvegarder l'ordre public. Les "révolutions" ne sont pas toujours désirées. Mais les révolutions les plus efficaces sont celles qui se font en silence, dans l'intimité des êtres.
Refuser l'uniformité, cela se joue aussi dans la vie quotidienne, dans la vie de tous les jours, sans pour autant être toujours visible. Au nom de la relativité de la vie, le majoritaire n'a rien a gagner à mépriser l'autre différent. Nous, homo sapiens aux facultés spirituelles très limitées, l'uniformisation du monde et de nous-mêmes en tant qu'êtres ne contribue pas à nous faire grandir.

http://societhumaine.canalblog.com/archives/2007/04/12/3171929.html